En agriculture de montagne, un grand nombre de tâches sont mécanisées, notamment celles liées à la récolte de fourrage et, depuis une date récente, à l’entretien du paysage. Le recours à des véhicules et des machines modernes a pour but de gagner en efficience et sécurité du travail. Qu’ils soient neufs ou usagés, ces équipements doivent être correctement entretenus pour fonctionner efficacement et en toute sécurité. Entretien avec Daniel Waeber, spécialiste en technique agricole.

 

Monsieur Waeber, comment la mécanisation de montagne a-t-elle évolué ces dernières décennies?

Comme dans d’autres secteurs, d’énormes progrès techniques ont été accomplis. Je pense en particulier aux porte-outils, essieux moteurs et machines télécommandées. L’utilisation de machines plus légères est à mettre en lien avec la préservation des sols et l’exploitation de surfaces de compensation écologique. Dans ce contexte, l’électronique et la numérisation jouent un rôle de premier plan.

 

Quels sont les facteurs déterminants en technique agricole de montagne?

La stabilité en pente et la manoeuvrabilité sont des critères décisifs. Pour cela, un centre de gravité abaissé et une répartition des masses intelligente sont indispensables. La souplesse de conduite et des pneus appropriés sont aussi des facteurs primordiaux. Ainsi, par exemple, les monoaxes sont équipés de roues à pointes, tandis que les faucheuses à deux essieux sont entraînées par des rouleaux en caoutchouc. Des innovations techniques, telles que le correcteur d’assiette ou les aides au démarrage en côte et au demi-tour, sont caractéristiques de machines de dernière génération.

Selon vous, quels ont été les trois progrès techniques les plus importants?

En premier lieu, je dirais l’évolution de la faucheuse à deux essieux en porte-outil multifonctions. Ensuite, les transmissions hydrostatiques, qui permettent de progresser en terrain difficile sans perte de traction, et donc en ménageant le sol. Enfin, je citerais les porte-outils télécommandés, dont certains ont même la reconnaissance d’itinéraires, capables de travailler sur terrain en pente en toute autonomie, très efficacement et en toute sécurité.

 

Quels sont les types de machines préférés actuellement?

On utilise de plus en plus des machines plus performantes, car le personnel est rare et coûteux. En montagne, dès la fonte des neiges, le printemps et l’été se suivent très rapidement. Aussi dispose-t-on de bien moins de jours de travail qu’en plaine. C’est aussi la raison pour laquelle les faucheuses monoaxes, les faucheuses à deux essieux et les transporteurs sont tout indiqués.

 

Transporteur ou tracteur? Quels sont les avantages et les limites des porte-outils?

La mécanisation de l’agriculture de montagne a ses propres règles. Tout dépend toujours de la nature du terrain, de la pente, de l’accessibilité, etc. Dans les exploitations de montagne, l’usage du transporteur est très fréquent. Lorsque les parcelles sont plus grandes, et donc qu’il est possible de faire aisément demi-tour, un tracteur à quatre roues motrices tractant une remorque à essieu moteur peut franchir des pentes escarpées. Mais attention! Conduire un tel attelage exige beaucoup plus d’habileté qu’une faucheuse à deux essieux ou un transporteur.

Qu’est-ce qui est déterminant pour la récolte du fourrage en montagne?

C’est très clairement l’efficacité. La déclivité limite la vitesse et la largeur de travail. Ensuite, il s’agit de maîtriser les défis liés à la nature du sol. En montagne, les surfaces en pente contiennent souvent davantage d’humidité, ce qui complique le fauchage, le fanage, l’andainage et le transport. Et comme tout le monde fait les foins en même temps, chaque exploitant doit avoir ses propres machines.

 

Qu’est-ce qui différencie les récolteuses de fourrage utilisées en montagne et en plaine?

Les récolteuses de montagne ont une plus petite largeur de travail, et sont par conséquent plus légères et plus compactes. Elles s’adaptent mieux aux terrains accidentés et sont plus stables en pente. En plaine, les faucheuses, faneuses et andaineuses sont plus larges et plus lourdes, ce qui les rend nettement plus efficientes. Les conditionneurs intégrés raccourcissent le processus de fermentation. En plaine, les grosses machines font de plus en plus appel aux technologies de smart farming, afin d’accroître l’efficience de la récolte de fourrage.

Comment voyez-vous l’avenir des motofaucheuses, beaucoup utilisées en montagne?

Les motofaucheuses classiques seront toujours utilisées en agriculture de montagne. Je peux même m’imaginer que les modèles embarquant une technologie innovante seront de plus en plus utilisés en plaine. Je pense aux machines automotrices autonomes, capables de travailler côte à côte sur une même parcelle.

Selon vous, quelle importance revêt l’entretien professionnel de ces machines?

Un entretien professionnel est très important. Des machines bien entretenues sont un gage de sécurité et sont plus fiables. Il est préférable d’en faire l’entretien pendant les mois d’hiver puis de les remiser. Ainsi la remise en service, au printemps, se fait sans problème et les temps d’arrêt sont fortement réduits durant la récolte.

 

De manière générale, les équipements agricoles de montagne demandent-ils davantage de soins?

Non. Ils présentent les mêmes propriétés physiques que leurs homologues de plaine. Néanmoins, les organes de sécurité (freins, etc.) méritent peut-être davantage d’attention. En région de montagne surtout, un hivernage dans les règles de l’art est primordial. La plupart des exploitants agricoles le savent, aussi voit-on de nombreuses machines atteindre l’âge de 20, 30 ans, voire plus!

 

Quelle est, selon vous, l’importance de la technologie de lubrification dans ce contexte?

Le respect des intervalles de graissage et l’utilisation de produits appropriés sont très importants. Les défauts de graissage et d’entretien non seulement sont sources de pannes mais peuvent aussi entraîner de coûteuses réparations. De nos jours, la plupart des machines sont équipées d’un système de graissage automatique. Sur le long terme, les expériences faites avec ces systèmes sont positives. C’est pourquoi l’investissement est très vite rentabilisé.

 

Dans quelle mesure les réserves de performance des lubrifiants sont-elles importantes?

Quand on travaille en terrain escarpé, le risque de défaut de lubrification est bien réel, surtout avec les anciennes générations de machines. Aussi est-il indispensable que le lubrifiant forme un film résistant en toute circonstance. Une propriété qui caractérise les lubrifiants de haute qualité.

 

Que sous-estiment souvent les utilisateurs de machines agricoles de montagne?

Ces véhicules sont relativement légers, conçus pour des travaux bien précis. Mais sous la pression des délais et du volume de travail à accomplir, ils sont souvent surchargés. Leurs utilisateurs feraient donc bien de connaître les domaines d’utilisation et les indications de charge de leurs machines, et de les respecter. Il en va aussi de leur sécurité.

 

À propos de sécurité, diriez-vous que les technologies modernes ont contribué à l’augmenter?

Je pense que oui. C’est d’ailleurs ce que montrent les statistiques. En matière de sécurité, de grands progrès ont été accomplis, grâce à une meilleure conscience des risques, à une meilleure information et aux technologies innovantes. Comme je le disais, les motofaucheuses télécommandées, par exemple, sont déjà une réalité. Les capteurs modernes et la numérisation confèrent de la valeur ajoutée aux machines agricoles de montagne, et une sécurité nettement accrue.

 

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